L’allégeance européenne

Pas question d’allonger la liste de la honte des pays à surveiller de près pour blanchiment et financement du terrorisme ! La Commission s’y est essayée mais n’y est pas parvenue. On sait que la large majorité qualifiée nécessaire à cette inscription n’a pas été réunie au sein du Conseil des chefs d’État et de gouvernement.

Mais l’on ignorait la vivacité de la réaction américaine à l’inclusion dans cette liste de Guam, des Iles vierges, des Samoa et de Puerto Rico, tous territoires non incorporés des États-Unis. Gordon Sondland, l’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne, n’a pas mâché ses mots dans les colonnes du Financial Times, « c’est un ridicule gaspillage de temps si vous pensez à tous les efforts qui pourraient être dépensés pour accroitre le PIB et l’emploi ou pour faire avancer les relations entre les États-Unis et l’Europe. À la place, nous devons dépenser notre énergie à tuer cette mauvaise idée ».

Steve Mnuchin, le secrétaire d’État au trésor, avait il faut dire précédemment donné le ton en traitant le projet « d’entreprise irresponsable » dans une lettre à Jean-Claude Junker, Federica Mogherini, en charge de la diplomatie et Věra Jourová de la justice. Le choix de cette dernière destinatrice valant avertissement sans frais.

L’Arabie saoudite étant également menacée d’être inscrite sur la liste, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud n’avait pas été en reste en appelant la Commission à renoncer à son projet et, pour faire bonne mesure, les États membres de l’Union à s’y opposer, sous peine de « sévères conséquences économiques ».

Piteuse, la Commission aurait d’après le Financial Times reconnu avoir sous-estimé le niveau de résistance des capitales européennes. Elle aurait pu dire leur degré d’allégeance aux éminents défenseurs des arrière-cours du système financier.

Une réponse sur “L’allégeance européenne”

  1. Qui peut croire encore à cette fable que serait la régulation financière ? Toutes ces crapules cherchent à racler les fonds de tiroir en espérant échapper à la crise qui vient ; et l’ « union » européenne dans ce jeu n’existe tout simplement pas . Comme d ‘habitude , les pays constituant l’ « union » jouent leur propre jeu purement vénal . Je ne vois aucun idéal ici et donc aucun intérêt à voter pour « ça » .

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